dimanche 15 juillet 2012

Agriculture : développement et mondialisation à l'index



Des agriculteurs bio locaux et Agribio 05 ont apporté à la 13e foire bio Génépi (du 8 au 11 septembre 2011 dans l'Embrunais), une contribution paysanne concrète (présence d'animaux) et convaincante (dégustation de produits). Ils ont aussi organisé des tables rondes, destinées à échanger inquiétudes et expériences entre confrères du monde agricole, adeptes ou non du bio.

 

La première rencontre s'intéressait à la préservation des terres agricoles, la pression foncière comptant parmi les graves atteintes à l'activité agricole. "L'agriculture est menacée par la gourmandise du développement", constatait Pierre-Yves Motte. Pour le président de la chambre d'agriculture des Hautes Alpes, la préservation du foncier agricole "c'est dans les mains des politiques". A eux de mettre en place des outils permettant d'empêcher le changement d'orientation des terres (PLU, SCOT…). Autres méthodes évoquées : le diagnostic agricole avec zonage des activités. Au constat que l'urbanisation absorbait l'espace et menaçait le maintien de l'activité agricole dans sa région, le CETA d'Aubagne, lui, a mis en place une charte qui a permis de "sanctuariser" les terres agricoles et favoriser l'agriculture de proximité. Signée par douze communes, cette charte est inscrite dans un SCOT et les PLU. Une convention a été signée avec la SAFER, qui préempte sur la vente de fermes en vue de favoriser la reprise par un jeune agriculteur plutôt qu'une reconversion en résidence ou autre requalification. Ces outils s'avèrent efficaces mais doivent s'accompagner d'une bonne communication sur les savoir-faire et d'un renforcement des liens entre les agriculteurs. Plusieurs élus étaient présents à ce débat. Adjoint au maire d'Embrun chargé de l'espace rural, Marc Viossat a cité comme outils disponibles le PADD (projet d'aménagement et de développement durable), préalable au PLU, et la loi SRU. En outre il invite les agriculteurs à s'impliquer dans les espaces politiques (conseils municipaux,…). Enfin, "pour qu'une agriculture vive, il faut qu'elle ait des débouchés, et pour avoir des débouchés il faut rechercher la qualité, les niches, le développement local… l'agriculture doit se défendre, peser économiquement", conclut Marc Viossat. Autre parole d'élu, celle du maire de Puy Saint André, commune qui fait de gros efforts pour que des terres à vocation agricole le demeurent. "Mais ça n'est pas simple" constate Pierre Leroy qui, malgré une convention fructueuse avec la SAFER, voit disparaître des exploitations, ainsi qu'un type d'agriculture à l'ancienne (fauchage manuel…). "Les maires sont très seuls face à ce phénomène".
Une deuxième table ronde impliquait les acteurs de différents types d'agriculture - bio, paysanne ou raisonnée – et s'interrogeait sur leurs attentes et celles des consommateurs. "Comme la biodiversité observée dans nos prairies, nos différences nous enrichissent", entamait Thérèse Mevel, maraichère et organisatrice de la réunion. Représentant les consommateurs et adepte de l'agriculture biologique, Fernando Carreira estime que "les agriculteurs sont les premiers à subir les effets des poisons qu'ils utilisent". Agriculteur à Châteauroux-les-Alpes, Eric Lions représentait la FDSEA. Son regard est lui aussi alarmant. Concernant tout type d'agriculture (bio ou non) : "Nos vies sont concordantes pour la plupart. La mondialisation nous concerne tous. Notre rôle est de nourrir la population, toute la population, y compris les précaires. Bientôt, les méthodes de la grande distribution vont entraîner des pillages par des gens révoltés. Aujourd'hui il est essentiel de rapprocher producteurs et consommateurs".La première rencontre s'intéressait à la préservation des terres agricoles, la pression foncière comptant parmi les graves atteintes à l'activité agricole. "L'agriculture est menacée par la gourmandise du développement", constatait Pierre-Yves Motte. Pour le président de la chambre d'agriculture des Hautes Alpes, la préservation du foncier agricole "c'est dans les mains des politiques". A eux de mettre en place des outils permettant d'empêcher le changement d'orientation des terres (PLU, SCOT…). Autres méthodes évoquées : le diagnostic agricole avec zonage des activités. Au constat que l'urbanisation absorbait l'espace et menaçait le maintien de l'activité agricole dans sa région, le CETA d'Aubagne, lui, a mis en place une charte qui a permis de "sanctuariser" les terres agricoles et favoriser l'agriculture de proximité. Signée par douze communes, cette charte est inscrite dans un SCOT et les PLU. Une convention a été signée avec la SAFER, qui préempte sur la vente de fermes en vue de favoriser la reprise par un jeune agriculteur plutôt qu'une reconversion en résidence ou autre requalification. Ces outils s'avèrent efficaces mais doivent s'accompagner d'une bonne communication sur les savoir-faire et d'un renforcement des liens entre les agriculteurs. Plusieurs élus étaient présents à ce débat. Adjoint au maire d'Embrun chargé de l'espace rural, Marc Viossat a cité comme outils disponibles le PADD (projet d'aménagement et de développement durable), préalable au PLU, et la loi SRU. En outre il invite les agriculteurs à s'impliquer dans les espaces politiques (conseils municipaux,…). Enfin, "pour qu'une agriculture vive, il faut qu'elle ait des débouchés, et pour avoir des débouchés il faut rechercher la qualité, les niches, le développement local… l'agriculture doit se défendre, peser économiquement",
Représentant la Confédération Paysanne, Olivier Bel s'est réjoui de trouver là un terrain de dialogue avec le syndicat majoritaire. L'occasion d'exprimer la voix des "petites unités", dont le potentiel n'est pas valorisé. "On est dans une société schizophrène, on nous pousse à faire du bio mais on nous impose des normes sanitaires disproportionnées, faites pour l'agro-industrie". En outre, pour l'éleveur bio il est essentiel qu'une solidarité existe entre les agriculteurs.
Puis on s'est interrogé sur le sens qu'on donne à la production agricole. "Avoir du bonheur à travailler et donner du sens à sa vie, ça compte autant que l'argent dans le porte-monnaie", estime Thérèse Mevel, relayée par d'autres producteurs prônant la qualité, la distribution locale des productions (écoles, maisons de retraite…), les circuits courts… Et même le boycott des grandes surfaces : "Le consommateur peut faire le choix de ne plus y aller, et de privilégier le petit commerce, qui est en train de disparaître. Renoncer aux grandes surfaces, c'est un choix politique !", affirma une mère de famille qui a choisi de soutenir l'épicerie et la boulangerie de son village.
Cette table ronde aura permis aux différents types d'agriculteurs de partager les mêmes inquiétudes, et le sentiment commun qu'il est urgent de trouver des réponses solidaires, réponses qui se trouvent notamment dans une relocalisation volontariste de l'économie agricole.
A-C.D.

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